Expérimentation Une visite d'essais pour s'ouvrir l'esprit
Le 5 septembre, le CDHRC, station Astredhor Loire-Bretagne à Saint-Cyr-en-Val (45), a présenté ses deux priorités : l'innovation et l'originalité.
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Le 5 septembre, le CDHRC, station Astredhor Loire-Bretagne à Saint-Cyr-en-Val (45), a présenté ses deux priorités : l'innovation et l'originalité.
Comment valoriser au mieux les serres ? C'est la question que se posent les horticulteurs et pépiniéristes adhérents du CDHRC (Comité de développement horticole de la région Centre). À l'heure où la lisibilité du marché est faible et la mise en production compliquée, pourquoi ne pas se diversifier et sortir de la production ornementale ? C'est le pari que font les professionnels. Encore faut-il savoir où aller !La station a mis en place un essai pour produire des principes actifs, destinés à la cosmétique. Des partenariats ont été tissés avec les professionnels du secteur de la Cosmetic Valley, implantée dans la région. Le but est d'atteindre une production rentable, économe en énergie et en intrants. Deux plantes sont testées, le Coleus forkohlii et l'Artemisia annua, selon trois modalités : en pleine terre, en pot sous serre, et en culture hydroponique. Hugues Peribère, de la société Camix, préfère parler de procédé flottant. « Il faut trouver un système pour cultiver des plantes sainement, de façon industrielle. Ce n'est pas applicable à toutes, mais dans certains cas, le système flottant fonctionne bien. » L'essai du CDHRC n'étant pas finalisé, on ne connaît pas encore la quantité de principes actifs. Mais Patrice André, ancien responsable d'un des laboratoires d'ethnobotanique de LVMH Recherche (Christian Dior), y croit. « Aujourd'hui, l'Artemisia vient de l'Inde. Il faut attendre trois ans entre le début de la production et l'arrivée du principe actif en France. En produisant cette plante localement, on pourrait largement réduire les délais. » L'essai devrait délivrer ses premiers résultats à la fin de l'année. L'aventure commence tout juste, mais pourrait en rester là si les financements n'étaient pas au rendez-vous.
Des essais sur les itinéraires techniques La station d'Astredhor Loire-Bretagne développe aussi des essais plus classiques, comme le contrôle des ravageurs en PBI, la lutte contre le psylle de l'Elaeagnus, la lutte contre la criblure bactérienne du Prunus laurocerasus, le paillage de Miscanthus, etc.Parmi les résultats de ces essais, les techniciens ont mis au point une méthode pour associer les plantes en contenants « prêts à poser », en évitant les potées déséquilibrées. Trois catégories de vigueur sont définies en fonction du poids frais (sans le système racinaire). Un critère décisif comme l'explique Sophie Bresch, responsable technique de la station. « Le gain en masse fraîche en huit semaines de culture reflète le mieux le comportement de la plante une fois en association. » Deux espèces servent de référence pour classer la vigueur : le Petunia hybrida ‘Sanguna' pour les fortes croissances et la Scaevola aemula ‘Whirlwind' pour les faibles croissances. Néanmoins, l'horticulteur devra tester ces références chez lui car les conditions de culture jouent beaucoup sur la croissance.
Une autre visite dans le bassin Astredhor Loire-Bretagne est prévue le 2 octobre à Saint-Pol- de-Léon (29) sur le thème "Maîtrise de l'architecture et de la floraison de la plante".
Aude Richard
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